Nous avons déjà publié à plusieurs reprises dans la revue Orizzonti, à quel point en pourcentage, la Suisse est le pays européen pratiquant le plus la vivisection.
Proportionnellement à son nombre de laboratoires, la Suisse utilise une quantité d’animaux 3 à 4 fois supérieure aux autres États d’Europe. Dans le reste du monde, le nombre d’animaux tend à diminuer et les méthodes de recherche alternatives sont de plus en plus répandues. En Suisse par contre, le nombre d’animaux utilisés augmente.
Mais le problème majeur est que, contrairement à ce qui se passe dans d’autres pays, la communauté scientifique suisse refuse de remettre en question la validité scientifique de l’utilisation des animaux. Il s’agit là d’un gâchis ridicule.

La honte, c’est qu’il existe depuis près de 30 ans la 3R Foundation, qui a pour objectif de réduire le nombre d’animaux utilisés à des fins d’expérimentation et qui a dans ce but versé près de 19 millions de francs à la Confédération ainsi qu’à des privés. De plus, une chaire pour l’enseignement des méthodes scientifiques alternatives a été créée à Genève et n’oublions pas qu’il existe les Commissions de contrôle cantonales, qui auraient aussi parmi leurs obligations celle d’encourager l’usage de ces méthodologies.
On s’attendrait dès lors à ce que le nombre d’animaux utilisés pour l’expérimentation en Suisse diminue année après année, mais, au contraire, il augmente : en 2015, l’augmentation s’élève à 12,5% par rapport à 2014 (682’000 animaux utilisés, principalement des rongeurs mais également des chiens, des chats, des primates et d’autres espèces).
Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Quelque chose ne va pas : s’il y a les fonds, si la technologie existe, pourquoi la Suisse s’obstine-t-elle à rester ancrée à des procédés dignes du 19ème siècle ?
Ainsi la honte s’ajoute au ridicule.